La construction d'une maison est un processus complexe composé de plusieurs étapes cruciales. Parmi celles-ci, le stade "hors d'eau hors d'air" représente un jalon essentiel dans l'avancement du chantier. Cette phase marque la transition entre le gros œuvre et le second œuvre, offrant une protection primordiale contre les éléments extérieurs. Comprendre ce que signifie réellement ce terme technique et quelles sont ses implications peut s'avérer déterminant pour tout futur propriétaire ou professionnel du bâtiment. Plongeons au cœur de ce concept fondamental de la construction moderne.

Définition et critères du stade hors d'eau hors d'air dans la construction

Le stade hors d'eau hors d'air correspond à un moment précis dans l'avancement d'un chantier de construction. Il désigne l'état d'un bâtiment lorsque celui-ci est protégé des intempéries et des infiltrations d'air. Concrètement, cela signifie que la structure principale est achevée, que la toiture est en place et étanche, et que les ouvertures extérieures sont fermées.

Pour qu'une construction soit considérée comme hors d'eau, elle doit disposer d'une couverture complète et étanche. Cela implique que la charpente soit montée, que la couverture (tuiles, ardoises, ou autre matériau de toiture) soit posée, et que les systèmes d'évacuation des eaux pluviales soient installés et fonctionnels.

Le critère du hors d'air, quant à lui, est atteint lorsque toutes les menuiseries extérieures sont en place. Cela comprend les fenêtres, les portes-fenêtres, la porte d'entrée, et éventuellement la porte de garage. Ces éléments doivent être correctement installés pour assurer une fermeture hermétique du bâtiment.

Il est important de noter que le stade hors d'eau hors d'air ne signifie pas que la maison est habitable. De nombreux travaux restent à réaliser à l'intérieur, comme l'isolation, les cloisons, l'électricité, la plomberie, et les finitions. Cependant, cette étape est cruciale car elle permet de travailler à l'abri des intempéries, préservant ainsi la qualité des matériaux et l'efficacité des travaux futurs.

Étapes techniques pour atteindre le hors d'eau

La mise hors d'eau d'un bâtiment est un processus qui requiert l'intervention de plusieurs corps de métiers spécialisés. Chaque étape doit être réalisée avec précision pour garantir une étanchéité parfaite de la structure. Examinons en détail les différentes phases de ce processus essentiel.

Réalisation de la charpente et pose des chevrons

La première étape pour atteindre le stade hors d'eau consiste à mettre en place la charpente. Cette structure en bois ou en métal forme le squelette du toit et détermine sa forme finale. Les charpentiers commencent par assembler les fermes, qui sont les éléments triangulaires supportant le poids de la toiture. Ensuite, ils posent les pannes, des poutres horizontales qui relient les fermes entre elles.

Une fois la structure principale en place, vient la pose des chevrons. Ces pièces de bois ou de métal sont fixées perpendiculairement aux pannes et forment la pente du toit. Ils serviront de support pour le lattage ou le voligeage, sur lequel seront fixés les éléments de couverture.

La qualité de la charpente est primordiale, car elle doit résister aux charges de neige, aux vents violents, et supporter le poids des matériaux de couverture pendant de nombreuses années. Un travail minutieux à cette étape garantit la longévité et la sécurité de toute la structure.

Installation de la couverture et des gouttières

Une fois la charpente achevée, les couvreurs entrent en scène pour installer la couverture. Cette étape commence généralement par la pose d'un écran sous-toiture, une membrane qui offre une protection supplémentaire contre les infiltrations d'eau. Ensuite, selon le type de couverture choisi, les professionnels procèdent à la pose des tuiles, des ardoises, ou d'autres matériaux comme le zinc ou les bardeaux.

La mise en place des éléments de zinguerie est cruciale pour l'évacuation efficace des eaux pluviales. Cela inclut l'installation des gouttières, des descentes d'eau, et des différents éléments d'étanchéité comme les solins ou les noues. Ces composants doivent être parfaitement ajustés pour éviter tout risque de fuite ou d'infiltration.

Une attention particulière est portée aux points singuliers du toit, tels que les cheminées, les fenêtres de toit, ou les jonctions entre différents pans. Ces zones nécessitent souvent des raccords spécifiques pour garantir une étanchéité totale.

Mise en place des menuiseries extérieures

Bien que la pose des menuiseries extérieures soit plus souvent associée à la mise hors d'air, elle contribue également à la protection contre les intempéries. Les fenêtres et les portes-fenêtres sont installées dans les ouvertures prévues à cet effet dans les murs. Cette opération nécessite une grande précision pour assurer l'étanchéité à l'eau et à l'air.

Les menuisiers utilisent des techniques spécifiques pour fixer les cadres et les ouvrants, en veillant à ce que l'ensemble soit parfaitement de niveau et d'aplomb. Des joints et des mastics sont appliqués pour sceller les jonctions entre les menuiseries et les murs, créant ainsi une barrière efficace contre les infiltrations d'eau.

La qualité des menuiseries choisies joue un rôle important dans la performance énergétique globale du bâtiment. Des fenêtres à double ou triple vitrage, avec des cadres à rupture de pont thermique, contribuent non seulement à l'isolation thermique mais aussi à l'étanchéité à l'air de la construction.

Processus pour assurer le hors d'air du bâtiment

La mise hors d'air d'un bâtiment est une étape cruciale qui vise à créer une enveloppe hermétique autour de la structure. Cette étanchéité à l'air est essentielle pour garantir le confort thermique, l'efficacité énergétique et la durabilité de la construction. Voyons en détail les différentes phases de ce processus délicat.

Pose des huisseries et fenêtres

La pose des huisseries et des fenêtres est l'une des étapes les plus importantes pour assurer l'étanchéité à l'air d'un bâtiment. Les menuisiers commencent par vérifier les dimensions des ouvertures et ajustent si nécessaire. Ensuite, ils procèdent à l'installation des dormants, en veillant à ce qu'ils soient parfaitement d'aplomb et de niveau.

Une attention particulière est portée à la fixation des cadres. Des cales sont utilisées pour maintenir l'espacement correct entre le dormant et le mur, permettant l'application ultérieure d'une mousse isolante. Les fixations doivent être suffisamment solides pour résister aux charges du vent et au poids des ouvrants.

Une fois les dormants en place, les ouvrants sont installés et réglés pour assurer une fermeture parfaite. Les joints d'étanchéité entre les parties fixes et mobiles sont vérifiés et ajustés si nécessaire. Cette étape est cruciale pour éviter les infiltrations d'air qui pourraient compromettre l'efficacité énergétique du bâtiment.

Installation des portes extérieures

L'installation des portes extérieures suit un processus similaire à celui des fenêtres, mais avec quelques considérations supplémentaires. La porte d'entrée, en particulier, joue un rôle essentiel dans l'étanchéité à l'air de la maison. Les menuisiers veillent à ce que le seuil soit parfaitement de niveau et étanche, souvent en utilisant des joints spéciaux ou des bavettes.

La fixation du cadre de la porte doit être particulièrement robuste pour supporter le poids de l'ouvrant et résister aux nombreuses ouvertures et fermetures. Des systèmes de fermeture multipoints sont souvent installés pour assurer une compression uniforme des joints d'étanchéité sur tout le pourtour de la porte.

Pour les portes de garage, qui représentent souvent une grande surface, l'étanchéité est assurée par des joints périphériques et un système de fermeture adapté. Dans le cas des portes sectionnelles, chaque panneau est équipé de joints pour minimiser les fuites d'air.

Colmatage des passages de réseaux

Le colmatage des passages de réseaux est une étape souvent négligée mais essentielle pour garantir une parfaite étanchéité à l'air. Tous les percements réalisés dans l'enveloppe du bâtiment pour le passage des gaines électriques, des tuyaux de plomberie ou des conduits de ventilation doivent être soigneusement traités.

Des manchons d'étanchéité spécifiques sont utilisés pour les gros passages, comme ceux des VMC ou des cheminées. Pour les plus petits percements, des mastics ou des mousses expansives adaptées sont appliqués. Il est crucial d'utiliser des produits compatibles avec les matériaux environnants et offrant une durabilité à long terme.

Une attention particulière est portée aux jonctions entre différents éléments de la construction, comme entre les murs et la toiture, ou autour des fenêtres de toit. Des bandes adhésives spéciales ou des joints précomprimés sont souvent utilisés pour assurer la continuité de l'étanchéité à l'air.

Normes RT 2012 et RE 2020 appliquées au hors d'eau hors d'air

Les réglementations thermiques RT 2012 et RE 2020 ont considérablement influencé les pratiques de construction, notamment en ce qui concerne la mise hors d'eau et hors d'air des bâtiments. Ces normes visent à améliorer l'efficacité énergétique des constructions neuves, avec un impact direct sur les techniques et les matériaux utilisés lors de cette phase cruciale.

La RT 2012, en vigueur jusqu'à la fin 2021, a introduit des exigences strictes en matière d'étanchéité à l'air. Elle impose un test d'infiltrométrie obligatoire pour toutes les constructions neuves, avec des seuils maximaux de perméabilité à l'air à respecter. Cette exigence a conduit à une amélioration significative des techniques de mise en œuvre et des produits utilisés pour assurer l'étanchéité des bâtiments.

La RE 2020, entrée en application le 1er janvier 2022, va encore plus loin dans ces exigences. Elle met l'accent sur la performance énergétique globale du bâtiment, incluant non seulement l'isolation et l'étanchéité, mais aussi le confort d'été et l'empreinte carbone de la construction. Cette nouvelle réglementation influence directement les choix de matériaux et les techniques utilisées lors de la mise hors d'eau hors d'air.

Dans le cadre de ces réglementations, une attention particulière est portée à la qualité des menuiseries extérieures. Les fenêtres et les portes doivent répondre à des critères de performance thermique élevés, mesurés par leur coefficient de transmission thermique (Uw). De même, les matériaux d'isolation utilisés pour la toiture et les murs doivent présenter des résistances thermiques (R) conformes aux exigences de la réglementation.

L'étanchéité à l'air est devenue un enjeu majeur, nécessitant une grande rigueur dans la mise en œuvre. Cela se traduit par l'utilisation systématique de membranes pare-vapeur, de rubans adhésifs spéciaux pour les jonctions, et de techniques de pose précises pour les menuiseries. La formation des artisans à ces nouvelles pratiques est devenue essentielle pour garantir le respect des normes.

Avantages et implications financières du stade hors d'eau hors d'air

Le stade hors d'eau hors d'air représente un moment charnière dans le processus de construction, offrant de nombreux avantages tant pratiques que financiers. Comprendre ces implications permet aux maîtres d'ouvrage et aux professionnels de mieux planifier et gérer leurs projets de construction.

Déblocage de fonds et paiements échelonnés

L'atteinte du stade hors d'eau hors d'air est souvent associée à des jalons financiers importants dans les contrats de construction. Pour les particuliers qui font construire leur maison, ce stade correspond généralement à un appel de fonds significatif, pouvant représenter jusqu'à 75% du montant total du contrat de construction de maison individuelle (CCMI).

Ce déblocage de fonds permet aux constructeurs et aux artisans de couvrir les coûts importants liés aux matériaux et à la main-d'œuvre nécessaires pour atteindre cette étape. Pour les maîtres d'ouvrage, cela signifie souvent le déblocage d'une partie substantielle de leur prêt immobilier.

Les paiements échelonnés liés à cette étape offrent une certaine sécurité financière pour toutes les parties impliquées. Ils garantissent que les travaux réalisés sont effectivement payés, tout en assurant au client que les fonds ne sont versés qu'une fois un stade clairement défini et vérifiable atteint.

Protection du gros œuvre contre les intempéries

L'un des avantages majeurs de la mise hors d'eau hors d'air est la protection qu'elle offre au gros œuvre contre les intempéries. Une fois ce stade atteint, les risques de dégradation des matériaux déjà mis en place sont considérablement réduits.

Cette protection est particulièrement cruciale pour les éléments structurels en bois, qui sont sensibles à l'humidité. Elle permet également d'éviter les problèmes liés aux cycles de gel-dégel qui peuvent affecter les maçonneries. En protégeant efficacement le chantier des intempéries, on r

éduit les risques de retards et de surcoûts liés aux dommages causés par les intempéries.

Cette protection permet également de commencer les travaux intérieurs dans de meilleures conditions. Les artisans peuvent travailler dans un environnement sec et contrôlé, ce qui améliore la qualité des finitions et réduit les risques de problèmes liés à l'humidité, comme le développement de moisissures.

Préparation optimale pour les travaux intérieurs

Une fois le bâtiment hors d'eau hors d'air, les conditions sont idéales pour entamer les travaux intérieurs. Cette étape permet une meilleure planification et coordination des différents corps de métier intervenant dans le second œuvre. L'absence d'humidité excessive et la protection contre les intempéries créent un environnement propice à la réalisation de travaux de qualité.

Les matériaux sensibles à l'humidité, comme les plaques de plâtre ou les revêtements de sol, peuvent être livrés et stockés sur le chantier sans risque de détérioration. Cela facilite la logistique et peut contribuer à réduire les délais de construction. De plus, les installations électriques et de plomberie peuvent être réalisées dans des conditions optimales, réduisant les risques de dysfonctionnements futurs.

Cette préparation optimale se traduit souvent par une meilleure qualité globale des finitions et une réduction des reprises et corrections ultérieures, ce qui peut représenter des économies significatives sur le long terme.

Contrôles et certifications du hors d'eau hors d'air

La mise hors d'eau hors d'air d'un bâtiment ne se limite pas à la simple réalisation des travaux. Elle implique également une série de contrôles et de certifications visant à garantir la qualité et la conformité de cette étape cruciale. Ces vérifications sont essentielles pour assurer la performance énergétique et la durabilité de la construction.

Test d'étanchéité à l'air (infiltrométrie)

Le test d'étanchéité à l'air, également appelé test d'infiltrométrie, est devenu obligatoire pour les constructions neuves avec l'entrée en vigueur de la RT 2012, et reste un élément clé de la RE 2020. Ce test vise à mesurer la perméabilité à l'air de l'enveloppe du bâtiment, permettant ainsi de quantifier les fuites d'air parasites.

Pour réaliser ce test, un technicien spécialisé utilise un équipement appelé "porte soufflante". Cet appareil crée une différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment, permettant de mesurer le débit de fuite d'air. Le résultat est exprimé en m³/(h.m²) sous une dépression de 4 Pascal, et doit être inférieur à une valeur seuil définie par la réglementation en vigueur.

Un test d'étanchéité réussi est non seulement une exigence réglementaire, mais aussi un gage de qualité pour le propriétaire. Il garantit une meilleure efficacité énergétique du bâtiment et un meilleur confort thermique pour ses occupants.

Vérifications du maître d'œuvre et de l'expert

Au-delà du test d'infiltrométrie, la mise hors d'eau hors d'air fait l'objet de vérifications approfondies par le maître d'œuvre et, dans certains cas, par un expert indépendant. Ces contrôles visent à s'assurer que tous les éléments ont été correctement mis en place et que l'étanchéité est assurée sur l'ensemble de l'enveloppe du bâtiment.

Le maître d'œuvre effectue généralement une inspection visuelle détaillée, vérifiant notamment :

  • La bonne mise en œuvre de la couverture et des éléments d'étanchéité
  • L'installation correcte des menuiseries extérieures et leur étanchéité
  • Le traitement adéquat des points singuliers (jonctions, passages de réseaux, etc.)
  • La conformité des matériaux utilisés avec les spécifications du projet

Dans le cadre de certains contrats ou pour des projets spécifiques, un expert indépendant peut être mandaté pour effectuer des vérifications complémentaires. Ces contrôles peuvent inclure des tests thermographiques pour détecter d'éventuels ponts thermiques ou des défauts d'isolation non visibles à l'œil nu.

Obtention du certificat de conformité

L'obtention du certificat de conformité pour la mise hors d'eau hors d'air est une étape importante dans le processus de construction. Ce document atteste que les travaux ont été réalisés conformément aux normes en vigueur et aux spécifications du projet.

Pour obtenir ce certificat, plusieurs éléments sont pris en compte :

  • Les résultats du test d'étanchéité à l'air
  • Les rapports de vérification du maître d'œuvre et de l'expert
  • La conformité des matériaux et techniques utilisés avec les prescriptions du permis de construire
  • Le respect des normes RT 2012 ou RE 2020, selon la date de dépôt du permis de construire

Le certificat de conformité est généralement délivré par le maître d'œuvre ou par un organisme de contrôle agréé. Il constitue un document important pour le propriétaire, servant de preuve de la qualité de la construction et pouvant être requis dans diverses situations, notamment lors de la vente du bien ou pour des démarches administratives.

En conclusion, les contrôles et certifications liés à la mise hors d'eau hors d'air d'un bâtiment sont des étapes essentielles qui garantissent la qualité et la performance de la construction. Ils offrent une assurance tant pour le propriétaire que pour les professionnels impliqués dans le projet, contribuant à la réalisation de bâtiments durables et énergétiquement efficaces.